APRÈS LA DEUXIÈME GUERRE

En 1945, pour fêter la fin de la guerre, un grand Gala des Nations fut organisé à la Mutualité, avec la participation des ressortissants de plusieurs pays libérés : des spectacles et un grand bal dans trois salles, animé par des musiques militaires tchèques venues d'Angleterre, le Sokol de Paris participa à l'organisation et au spectacle par la présentation de danses en costumes folkloriques.

La gymnastique des plus petits sous la direction de Čeněk Polanský reprit en novembre 1944. Une grande affluence est constatée dès 1947 due à la joie de se préparer pour le XIème Slet à Prague.

En février 1948 , Jan Masaryk, alors ministre des Affaires Etrangères de Tchècoslovaquie, de passage à Paris, nous fit l'honneur de participer à notre bal annuel à la Salle Cadet, lui donnant, par sa présence enjouée, un éclat particulier très apprécié.Personne ne se serait douter du destin tragique qui l'attendait peu après son retour à Prague.

Une importante délégation du Sokol de Paris donna une représentation des mouvements d'ensemble préparés pour le Slet, lors d'une fête gymnique à Vichy en avril 1948; il en fut de même en juin à Antony. Le moniteur et la monitrice en chef Čeněk Polanský et Růžena Roubalová conduisirent les gymnastes du Sokol de Paris en juillet 1948 à Prague. Le XIème Slet se tint quatre mois après le putsch communiste et fut pour les Tchèques la dernière occasion de manifester le désir de liberté avant de longues années.

A Paris, au retour du Slet, plus d'une centaine de membres furent présents à l'Assemblée générale extraordinaire convoquée le 8 septembre 1948 au café Madrid. Elle fut houleuse car y participèrent des éléments envoyés de Prague, favorables aux idées communistes. Le président Augustin Smutný informa l'assemblée de la situation du Sokol en Tchécoslovaquie, où les communistes commencèrent des purges avec la persécution et des arrestations des membres du Sokol. En menant habilement la réunion, il sut maintenir l'unité et éviter la scission. Après un long débat, François Fiedler lut une résolution qui fut adoptée et adressée au nouveau comité directeur de la Fédération des Sokols de Prague (ČOS), aux autorités françaises, ainsi qu'à tous les groupes sokols de par le monde, déclarant que le Sokol de Paris rompait avec le ČOS qui ne pouvait plus se réclamer de l'esprit sokol.

Les réunions du Bureau continuaient à se tenir à la Maison Masaryk, rue Bonaparte, où le Sokol de Paris avait même une armoire pour entreposer ses archives jusqu'au 29 octobre 1949, date à laquelle le consulat de Tchécoslovaquie informa la société de l'interdiction d'utiliser ces lieux vu "son action contre la République Tchécoslovaque".

L'ACTIVITÉ CONTINUE AU SOKOL

Les traditions, les coutumes et les idéaux sokols étaient toujours vivaces au Sokol de Paris. Dès sa fondation et tout au long de son histoire, la gymnastique, les sorties, les conférences et les bals furent ses activités principales. Plus tard, le volley-ball et le skis sont devenus populaires. Tout en respectant et assimilant la culture française, le Sokol de Paris estattaché à l'histoire du pays de ses aïeux et honore la mémoire des sacrifices apportés par ses membres et ses compatriotes pour la liberté de son pays d'origine.

Les différentes activités du Sokol de Paris sont décrites dans les récites qui suivent, avec une attention particulière pour la période après 1948.