PREMIERE GURRE MONDIALLE

Quand l'Autriche-Hongrie envoya un ultimatum à la Serbie, le Sokol de Paris et la société "Rovnost" organisèrent le 26 juillet 1914 une grande manifestation place de la Concorde devant la statue symbolisant la ville de Strasbourg. Lors de la réunion mémorable du 5 août au Palais Royal en présence du professeur Ernest Denis, les participants décidèrent que tous ceux qui étaient en état de porter les armes s'engageraient dans l'armée française. Tous les Sokols valides s'empressèrent de remplir et de signer les feuilles de mobilisation.

Ils commencèrent tout de suite leur entraînement militaire au Palais Royal et ils s'y rendaient tous les jours en rang en chantant des chanson tchèques. Le 22 août 1914, drapeau Sokol en tête, partant du Palais Royal et empruntant la rue Rivoli, ils se rendirent à l'Hôtel des Invalides où se tenait le Conseil de Révision. Trois cents volontaires dont 120 Sokols partirent le lendemain pour Bayonne. Les Sokols utilisaient leur traditionnel salut "Nazdar" et bientôt toute la compagnie appartenant au bataillon C fut appelée la "Compagnie Nazdar". Les dames de Bayonne avaient brodé le lion tchèque sur un drapeau qui fut remis à la compagnie le 12 octobre lors d'une cérémonie inoubliable. Le 23 octobre 1914, l'unité monta au front et fut engagée au combat dans la région de Reims le 11 décembre 1914.

Au mois d'avril 1915, la "Compagnie Nazdar" fut envoyé en Artois, où elle participa le 9 mai 1915, à Neuville-Saint-Vaast près d'Arras, au lieu dit La Targette, à un terrible engagement victorieux mais subit de si lourdes pertes que la compagnie est désorganisée. Parmi les 40 morts se trouvent, entre autres, le moniteur en chef du Sokol de Paris Josef Pultr et le porte drapeau de la "Compagnie Nazdar" Karel Bezdíček. Une centaine de soldats de la compagnie sont blessés, ceux qui ont survécu indemnes sont alors réaffectés aux autres sections du régiment et participent aux batailles à Verberie en Champagne le 25 septembre 1915, à Belloy dans la Somme, à Verdun en 1917, à Vouziers, Soissons, Darney en 1918. Parmi les victimes de la guerre figure aussi Marceline, la fille de l'ancien président du Sokol Josef Čapek, infirmière volontaire, décédée le 26 mai 1915, à l'âge de vingt ans, après avoir contracté le typhus auprès de soldats blessés. Le président Smutný fut gravement blessé au front ; après son rétablissement il devint officier de liaison de l'état-major et un collaborateur d'Edvard Beneš.